Bollywood est certes kitch avec toutes ses couleurs et ses danses, néanmoins chaque décennie est différente. Celles des années 1970 sont en générale débridées et dénudées, à l’instar de Satyam Shivam Sundaram qui montre tout ce dont un humain est capable, autant par cruauté que par amour.
Rupa vit chez son père, suite au décès de sa mère après sa naissance. Elle est d’ailleurs détestée des autres à cause de ça et tout le monde considère que c’est aussi de la faute de son père, car il a dû faire de mauvaises choses dans une vie précédente. Un jour, elle sera brûlée au niveau de la joue droite, par des projections d’huile chaude tandis qu’elle prépare le repas pour fêter son anniversaire. Cette blessure ne fera qu’accentuer le mépris que les autres ont pour elle. Pourtant, elle chante et nettoie tous les matins le temple du village. Un jour, arrive au village un jeune homme qui se nomme Ranjeev.
Il est séduisant et toutes les villageoises cherchent à le courtiser, mais il ne porte d’intérêt qu’à la jeune femme qui chante tous les matins au temple. Il a un défaut, il a horreur de la laideur. Sans se douter de ce qu’il va découvrir concernant Rupa, il va donc tout faire pour la séduire, allant même jusqu’à la demander en mariage à son père. Une fois le mariage arrangé, rien ne va se passer comme il l’espérait. Il va découvrir la blessure de Rupa et il va la détester, car il se sentira trompé. Coincée entre le mariage et le fait de ne pas salir la réputation de sa famille, Rupa décide alors d’incarner à la fois la femme que Ranjeev déteste car défigurée, et la femme rêvée par Ranjeev et qui l’a séduit.
Ce film est à l’image de ce qui se faisait dans les 70 à Bollywood, des tenues très courtes et surtout très dénudés, des baiser et positions très sexy voire même osées. Cependant, l’histoire arrive à se sortir du côté sexy et osé en mettant en avant des sujets importants tels que le malheur et la laideur. Raj Kapoor (très connue en tant qu’acteur et réalisateur dans les 1950, 1960 et 1970, et qui est aussi le frère aîné de Shashi Kapoor) arrive à développer l’histoire de ce film jusqu’au bout et sans fausse note. Il mélange à merveille le beau, le moche et le cruel, tout ce dont un humain est capable pour détester des personnes différentes.
Les musiques sont sublimes, elles sont chantées par la célèbre Lata Mangeshkar qui aurait donné l’inspiration à Raj Kapoor de créer cette histoire. Quant aux décors en studio pour certaines chansons, ils sont vraiment magnifiques. Les acteurs et particulièrement le couple Shashi Kapoor / Zeenat Aman sont vraiment très bons, même si par moment le personnage de Ranjeev est agaçant et se comporte comme un enfant capricieux, faisant fasse à sa peur de la laideur, le spectateur se laisse emporter par le jeu de l’acteur qui réussi facilement à rendre son personnage le plus détestable possible, ce qui est en fait le but recherché.
Quant à Zeenat Aman, c’est tout de même sacrément culotté d’avoir accepté ce film, surtout qu’en plus d’autres actrices avant elle, étaient pressenties pour jouer le rôle de Rupa, mais toutes ont déclinés le rôle, car elles le trouvaient trop osé. Elle est certes sexy dans ce rôle, mais elle est aussi très belle et arrive facilement à toucher le spectateur grâce à une pointe de pudeur. En conclusion, ce film est vraiment à voir.
Satyam Shivam Sundaram
De Raj Kapoor
Avec Zeenat Aman, Shashi Kapoor, Padmini Kolhapure, Leela Chitnis…
Première sortie 22 mars 1978