Ni Juge, ni soumise est le premier long-métrage Strip Tease, émission culte de la télévision belge. Pendant 3 ans, les réalisateurs ont suivi à Bruxelles la juge Anne Gruwez au cours d’enquêtes criminelles, d’auditions, de visites de scènes de crime.
On verse tantôt dans le sordide, tantôt le fait divers qu’on a l’habitude de lire dans les journaux, mais surtout on se rend bien compte de la manière dont les affaires sont appréhendées dès le moment où une personne est déférée par la police auprès d’un magistrat.
Avec ce documentaire, on ne peut que se rendre compte que la justice est rendue par des êtres humains avant tout et que certaines décisions qui sont prises peuvent l’être en fonction de ce que pense le magistrat, même s’il s’appuie sur des faits précis.
Rien de machinal ou de neutre, on a ici affaire à une juge d’instruction qui laisse parfaitement transparaître son caractère et sa propre manière de voir les choses. C’est un métier difficile et si les cas se suivent et ne se ressemblent pas, il faut avoir un certain recul pour les gérer.
Capable de remettre vertement avocats ou inculpés (ses clients comme elle aime à le dire), à leur place, on comprend mieux pourquoi certains avocats ont des à priori sur les juges.
On ne voit pas seulement un magistrat à l’œuvre à son bureau, on peut la découvrir chez elle, sur le terrain, avec ses collaborateurs, dans ses rapports avec les policiers chargés des enquêtes et partout où sa présence pourrait lui permettre de se faire une opinion sur une affaire.
Elle est tranchée, mais aussi pleine d’humour, de compréhension et ne rechigne pas à quelques petites grossièretés çà et là.
Un bon documentaire qui permet de montrer au public comment se passe le travail d’un juge d’instruction sans toutefois nous montrer ni les jugements ni comment les dossiers se terminent.
Ni juge, ni soumise
FR – 2017 – 89 Min. – Documentaire
Réalisateur: Jean Libon, Yves Hinant
Praesens Film