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Space Mutiny

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Lorsque David Winters (« La Mission ») rencontre Reb Brown (« Yor le Chasseur du Futur », « Robowar », « Hurlement II »), on sait qu’on a de bonnes chances de tenir un nanar de compétition. Si on y ajoute deux autres vétérans de la série B italienne – en l’occurrence John Phillip Law et Cameron Mitchell, sans compter James Ryan – on peut subodorer du surchoix.

VAGUE INFLUENCE…

Dans un avenir que l’on espère lointain, l’humanité est partie dans l’espace dans de grands vaisseaux où vivent des milliers de personnes (tous blancs étrangement ; ah mais on m’informe que le film a été tourné en Afrique du sud dans les années 1980) qui attendent de trouver une nouvelle planète. Nous sommes sur l’un d’entre eux, le « Fils du Sud » (« Southern Sun » in English, bravo les traducteurs !), ce qui permet aux gardes de la sécurité du vaisseau d’arborer fièrement un grand SS stylisé sur leurs badges (!). Le chef de la sécurité, joué par un John Phillip Law tout en sadisme et en petits ricanements sardoniques, décide de prendre le contrôle du vaisseau avec ses troupes pour l’emmener dans une zone pirate et devenir dictateur suprême. Manque de bol, seul contre tous, un valeureux pilote joué par notre blondinet culturiste préféré va se mettre en travers de son chemin et sauver le vaisseau, l’avenir de l’humanité et la fille du commandant…

Voilà pour l’histoire : c’est carré, déjà vu mille fois et le film terminerait dans le vide-ordures s’il ne se la jouait pas « Star Wars » du pauvre. En fait, le problème posé à David Winters c’est de devoir faire un space-opera avec le budget d’une émission de bricolage de France 3 Limousin. Bien d’autres que lui auraient renoncé, mais Winters est un malin et les ruses de sioux auxquelles il a recours pour nous faire croire à une superproduction laisseront pantois les plus aguerris…

D’abord, toutes les scènes de combats spatiaux sont des stock-shots de la série « Galactica2 (l’ancêtre de « Battlestar Galactica ») !!! Le Fils du Sud, c’est le Galactica lui-même, les méchants pirates, ce sont les Cylons. Quand les stock-shots de la série sont insuffisants, les combats sont visualisés par l’ordinateur du Galact… pardon, du Fils du Sud, en images informatiques fil de fer minables. Ajoutez à cela que l’ordinateur a une voix saturée à la « Nono le petit robot »… Effet nanar assuré !

CLASSIEUSE RECONSTITUTION

Les décors, c’est pire : on retiendra la salle des machines où se déroulent les trois-quarts de l’action (une simple usine désaffectée). On s’y déplace en voiturette de golf carénée pour faire engin du futur (on aura d’ailleurs droit à une poursuite à 25 km/h des plus savoureuses en guise de duel final entre le bien et le mal).

Toujours pour faire spatial, tout le monde porte des… hum, « uniformes ». Imaginez des vestes blanches de marin mal ajustées pour les hommes et des combinaisons lamées avec des épaulettes surdimensionnées et des mini-jupes ou des shorts ras-la-foufe pour les filles. Reb, lui, quand il n’est pas dans sa combinaison fluo de pilote, porte élégamment le maillot de corps pour bien montrer ses biscotos… Les gardes de la sécurité félons sont eux aussi gratinés : outre leur badge SS, ils ont le visage masqué, soit par un masque à gaz (dans un vaisseau spatial ?) soit par un passe-montagne ! Oui vous avez bien lu, un passe-montagne en grosse laine tricoté par mémé ! Tout ça, bien sûr, pour camoufler que les figurants sont en nombre dramatiquement restreint.

Pas radin, Winters rajoute une pincée d’extraterrestres, les Ballariennes : de jolies filles prétendument voyantes et télépathes qui passent leur temps à danser dans des voiles vaporeux en caressant des boules de verre parcourues d’électricité statique (15 francs chez Ikea pour ceux que ça intéresse) tout en lançant des messages sibyllins que de toute façon personne n’écoute. Leur intérêt dans l’action ? Euh… danser à moitié à poil ?

A noter enfin la présence de l’immense James Ryan, naguère karatéka hystérique dans « Combat Final » et « Tue et Tue Encore », qui joue un officier félon infiltré parmi les gentils. Lancé avec John Phillip Law dans une compétition à celui qui surjouera le plus dans le genre méchant sadique, chacune de leur rencontre est un régal.

www.nanarland.com

[Richard Tribouilloy]

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