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mardi, mars 19, 2024
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« Jojo Rabbit »: Une « hitlériting » vraiment réussie

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Si un nouveau cinéaste extra-terrestre a fraîchement débarqué à Hollywood, mais rôdé au niveau de réalisations incroyables, c’est bien Taika Waititi. Remarqué encore plus avec l’excellent « Thor : Ragnarok », son film récent s’avère être une pépite touchante et drôle.


En pleine Deuxième Guerre mondiale, Jojo est un petit garçon solidaire souhaitant faire activement partie de la Jeunesse hitlérienne. Il se réjouit donc beaucoup d’être plus actif et de partir à la guerre avec des armes redoutables pour tuer les juifs. A l’opposé, et Jojo le sait, sa maman est farouchement hostile face aux attraits de son enfant. S’ils s’entendent malgré tout très bien les 2, Jojo va sérieusement être mis à l’épreuve en découvrant par accident que sa mère héberge illégalement une jeune fille juive. Ne sachant pas quoi faire, il va se tourner d’instinct vers son drôle d’ami imaginaire : Adolf Hitler. Evidemment, celui-ci lui conseille de faire son devoir de jeune citoyen allemand. Jojo écoutera-t-il ce côté sombre en lui ? Ou choisira-t-il de s’entendre à sa manière avec l’ennemie ?

Au début des années 2000, un inconnu nommé Taika Cohen commença à tourner plusieurs petits court-métrages dans son pays natal qu’est la Nouvelle-Zélande, dont un certain « What We Do in the Shadows : Interviews With Some Vampires ». 9 ans après, il concrétisa une version longue qui devint rapidement culte. Avec une colocation de 3 vampires d’âges et de milieux différents, une telle histoire ne pouvait que se faire remarquer dans les festivals internationaux. A partir de là, tout s’enchaîna pour lui au point de tourner le plus fou et réussi des opus de la franchise du Dieu nordique, « Thor ».

Polyvalent, le cinéaste et comédien commence cette nouvelle décennie avec un film sur la Deuxième Guerre mondiale. Mais évidemment, à sa manière. Car s’il se basa effectivement sur le roman de l’écrivaine néo-zélandaise et belge, « Le ciel en cage », son adaptation est relativement libre, davantage loufoque et très colorée.

Cependant et tout comme l’histoire « Jojo Rabbit » le montre, il ne faut pas se fier aux apparences. Car si la version cinématographique contient une certaine légèreté et un sarcasme indéniablement réussi, le côté dramatique de la vie de « Jojo » n’est jamais bien loin. Ainsi, de nombreux personnages du livre ont été supprimés par Taika Waititi pour son adaptation. Néanmoins, son ajout (avec l’accord de la romancière qui participa aussi à l’écriture du scénario) de nouveaux personnages, intègre sans nul doute une bonne touche de magie et d’humour très appréciables.

Ceci notamment, grâce à la (d) étonnante imagination du cinéaste susmentionné. En fait, même son interprétation du Führer est surprenante, magnifiquement jouée et drôle. Car d’une part, il eut l’intelligence de se montrer au travers de son personnage, uniquement durant des moments opportuns. D’autre part, il choisit et dirigea son casting à merveille. Du tout jeune débutant et touchant Roman « Jojo » Griffin Davis, à l’émouvante Thomasin « Elsa » McKenzie (« Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées ») en passant par la jolie et surprenante performance de Scarlett « Rosie » Johansson (« Avengers : Endgame »), les comédiennes-ien incarnant leur rôle respectif, le font judicieusement et remarquablement bien.

Outre les acteurs-trices, une des autres plus-values de « Jojo Rabbit » se situe au niveau des lieux de tournage en République Tchèque. En effet, ceux-ci cadrent parfaitement avec la trame. Tant pour les décors naturels, la reconstitution de ceux-ci en extérieurs et intérieurs, que la figuration. Même la bande-originale composée par le doué Michael Giacchino (« Sale temps à l’hôtel El Royale ») est originale, efficace et s’harmonise extraordinairement bien avec le long-métrage.

En fait, « Jojo Rabbit » demeure une satire hors du commun, à la fois drôle et dramatique, touchante et qui démontre que même les spectateurs-trices peuvent se moquer de l’un des pires dictateurs ayant vécu sur terre.

Attention toutefois, car si la réalisation s’adresse à un large public, certaines séquences ne conviendront pas aux enfants et personnes sensibles.

Quoiqu’il en soit, Taika Waititi est un metteur en scène authentique, promettant de superbes et phénoménales fictions comme le prochain « Thor : Love and Thunder » en 2021 !

Jojo Rabbit
USA – 2018 – Drame/Comédie
Réalisateur: Taika Waititi
Avec : Roman Griffin Davis, Taika Waititi, Scarlett Johansson
Warner Bros

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